lundi 30 juillet 2007

Mon Breton préféré !

Ce Breton exilé, ce guitariste déjanté, ce génial parolier, ce lesbien invétéré, chien fou sans collier et anar dévoyé, ne pouvait pas ne pas à un moment ou un autre figurer sur ce blog.
Fondateur avec Vévé, Hugues et Serge des Wanted, aujourd'hui dissolus, c'est dès les premières écoutes que ses compositions m'ont plu. Ses mots sont justes, ses formulations font mouche et ses solos de Gibson are really very good rock'n'roll.
Comme tous les chiens qui sentent la compagnie, il s'est décolliérisé, s'est quelque peu cherché, a même galéré. Et après avoir joué à l'Astragale, le voilà revenu en "Blondie" DeLuxe ! Et de ce que je sais, ça commence à marcher sérieux pour lui.

Alors, mon Breton, si tu lis ces lignes un jour, je n'ai qu'une chose à te dire :

vendredi 27 juillet 2007

Défaite vos idées sur l'anarchie

Je suis devenu pleinement anarchiste depuis l'âge de 19/20 ans.

Fils d'une catholique progressiste et d'un syndicaliste communiste, intéressé à la politique au sens noble du terme dès l'adolescence, j'aurais pu basculer pour l'une ou l'autre tendance. Mais c'était sans compter que mes parents, s'ils étaient de philosophies différentes, m'ont d'abord et avant tout appris à penser par moi-même. Vaguement tenté par les sirènes du communisme - c'était bien avant la chute du mur ! -, j'ai rapidement adopté l'état de libre penseur.

Passer de cet état à celui d'anarchiste ne nécessite aucun effort. En fait, pour moi, ce sont des synonymes. On pourrait nuancer en disant que le libre penseur au contraire de l'anarchiste ne se méfie pas forcément du pouvoir. Ergotement !

"L'anarchie, c'est l'ordre moins le pouvoir." (Léo Ferré)

Cette phrase de Léo est la réelle définition de l'anarchie. En effet, je suis toujours surpris de voir à quel point celles des dictionnaires sont connotées ou, à tout le moins, oublient d'ajouter aux nombreuses définitions une qui explicite clairement cette façon d'envisager le monde. Pour s'en convaincre, il suffit de lire la définition du dictionnaire de l'Académie Française qui fait figure de référence. On ne décrit jamais l'anarchie que comme un synonyme de désordre alors que c'est tout le contraire.

Dans le même ordre d'idée, on s'ingénie à vouloir parler d'anarchisme. Il y a même une définition : "Doctrine politique ou attitude intellectuelle rejetant l'autorité de l'État et préconisant un individualisme absolu.". Quelle absurdité ! L'anarchisme, ça n'existe pas. Par définition, un anarchiste ne suit aucune doctrine. Il y a là malhonnêteté intellectuelle car c'est entretenir l'image largement connotée que l'anar est un égoïste qui est contre tout. Billevesée ! L'anar, c'est quelqu'un de forcément très concerné par le monde dans lequel il vit et préoccupé de le faire avancer. Quelqu'un qui est contre tout et ne s'occupe que de lui est un je-m'en-foutiste. Parlons donc plutôt de doctrine du je-m'en-foutisme et renvoyons l'anarchisme au rayon des inepties.

L'anarchie, c'est une façon de penser et d'aborder le monde et les relations humaines en se débarrassant de ce qui peut entraver, piéger, emprisonner la pensée. C'est aussi admettre une fois pour toute que le pouvoir figure au rang des assuétudes et ne peut donc jamais rester longtemps dans les mêmes mains. C'est accepter que si, personnellement, on reçoit du pouvoir, c'est pour une période déterminée et il est cessible à tout moment.

Quand on regarde la réalité, on est encore bien loin du compte. Ceux qui nous dirigent cherche le pouvoir pour le pouvoir. Ne leur en déplaise, ils ont beau nous asséner qu'ils sont à notre service, je ne peux plus les croire. Pour s'en convaincre, rien que le fait de constater qu'actuellement la politique est devenue un métier dans son plein sens du terme au point qu'on y fait carrière, qu'on se comporte en népotiste d'un temps que l'on pensait révolu ou encore qu'on cumule les postes au-delà de ce qui est humainement possible.

On ne reste pas en politique. On y passe apporter sa pierre à l'édifice puis on s'en va en laissant les autres y apporter la leur.

L'anarchie est donc tout sauf le désordre.

Et n'oubliez jamais que le drapeau noir, c'est encore un drapeau.

Libérez-vous des entraves, chassez tout le temp et en tous lieux vos idées réçues. Et par dessus tout, méfiez-vous du pouvoir.

Vous verrez, ça fait un bien fou.






mercredi 25 juillet 2007

Arno

Arno avec Benoît Poelvoorde m'apparaissent comme les meilleures illustrations du surréalisme belge. Pour bien prendre la mesure d'Arno, il faut l'entendre et le voir. Alors, avant que vous ne courriez le voir en concert, une interview trouvée sur www.evene.fr (ici).

mardi 24 juillet 2007

La Belgique expliquée à mes amis français

Je ne pouvais pas rester les bras ballants devant le dépit de mes amis français dès qu'ils essaient d'appréhender le fonctionnement de la Belgique. C'est pourtant d'une limpidité évidente même pour des républicains.

A la base, il y a 589 communes à la tête desquelles on trouve non pas un maire mais un bourgmestre/burgemeester/Bürgermeister selon la communauté où on se trouve (308 flamandes, 255 francophones, 7 germanophones et 19 pour la région de Bruxelles-Capitale). Hors Bruxelles-Capitale, ces communes sont réparties sur 10 provinces (5 en Flandre, 5 en Wallonie) avec la particularité pour la province de Liège qu'elle contient les 7 communes germanophones. A leur tête, on trouve les Gouverneurs qui ne sont pas élus mais fonctionnaires de l'Etat désignés par le Roi (idem pour les bourgmestres). Attention, le Roi est irresponsable. Ses actes n'ont aucune valeur s'ils ne sont pas contresignés par un Ministre qui s'en rend par là responsable. Dans la pratique, le Gouverneur est désigné politiquement sous l'autorité du Ministre de l'Intérieur.

Au-dessus de tout cela, l'Etat fédéral, les Communautés et les Régions.

Il ya trois Régions (flamande, wallonne, Bruxelles-Capitale) et trois communautés (flamande, française, germanophone). En Flandre, Communauté et Région ont été "fusionnées". Les cantons périmés - pardon! - rédimés forment la Communauté germanophone, + 70.000 habitants et 7 communes qui dépendent de la Région wallonne pour les matières qu'elle gère. Mais il vaut mieux éviter de dire à un germanophone qu'il est un wallon qui parle allemand sous peine de le fâcher.

La Communauté française couvre la Wallonie hors les communes germanophones et Bruxelles-Capitale qui est également dépendante de la Communauté flamande.

Autour de Bruxelles-capitale, 6 communes sont dites "à facilités". Késako ? Ce sont des communes situées en Flandre mais où résident une majorité de francophones et dans lesquelles ceux-ci peuvent obtenir les documents administratifs en français. Elles sont régulièrement l'objet de discussions car la Flandre voudrait supprimer ces facilités arguant du droit du sol : "Tu es en Flandre. T'as qu'à parler flamand!. Un peu simple comme raisonnement même s'il paraît naturel : imaginez que les Bretons disent la même chose. Moi, je dis qu'au 21e siècle, en Belgique, où que je me trouve, je devrais pouvoir obtenir les documents administratifs dans ma langue maternelle.

Enfin, l'Etat fédéral s'occupe de tout ce qui a trait à l'intérêt général des Belges. En juin, ont eu lieu les élections fédérales qui permettent de renouveler la Chambre et le Sénat. Attention : en Belgique, on n'élit pas directement le Premier Ministre, ni aucun autre d'ailleurs. C'est le Roi qui s'en charge mais à la suite d'un processus complexe qui tient compte des résultats des élections et d'un accord préalable entre les partis concernés sur le projet gouvernemental.

Vous l'aurez compris : dans les faits, la Belgique est une particratie !

Une dernière petite chose. On dit "Reine d'Angleterre" mais "Roi des Belges" car il ne règne pas sur le territoire mais sur les gens contrairement à la vieille avec ses affreux chapeaux.

C'est plus clair comme ça, non ? ;o)




lundi 23 juillet 2007

Aurore

Aurore est belle
Aurore est tendre
Aurore est douce
Aurore est sensuelle
Aurore est avenante
Aurore est intelligente
Aurore est sensible
Aurore aime la Beauté
Aurore aime la Nature
Aurore aime le Glamour
Aurore…
Se méfie de l’Amour
Alors Aurore s’acoquine avec des mecs
Des vrais, des durs
Tablettes de chocolat
Sourires ‘‘pepsodent’’
Machos même dans les dents
Esprits de gagneur
Surtout au lit
Narcissiques dégoulinants
Cynisme écœurant
Bref, des mecs
Qui resteront pas là perpèt’
Ainsi se protège-t-elle
De ce menteur qu’est l’Amour
Mais Aurore reste insatisfaite
Alors, elle compense
Au hasard des rencontres
Même si elle croit davantage au destin
Elle se lie d’amitié
Avec un genre beaucoup moins bien gaulé
Mais Aurore fait mal la différence
Se comporte avec incohérence
Sa raison l’égare
Lui fait dire amitié
En même temps
Regards trop tendres
Touchés de main trop sensuels
Diminutifs trop affectifs
Et même rouspétances de compagne
Lui en face, sensible
Avale tout ça
Puis est pris de malaise
En a marre de voir les Brad Pitt défiler
Et à chaque sortie la consoler
À chaque fois, ça lui coûte
À chaque fois, il doute
Il lui dit
Lui écrit
Elle se raidit
Se cambre sur sa rationalité
Se met à l’engueuler
A le soupçonner
De vouloir sciemment la blesser
Histoire que son malaise soit transféré
Il n’en peut plus
Il pourrait tout lui consacrer
Elle s’obstine à croire qu’il est Jeckill
Et envoie LE texto
‘‘Suis triste de cette situation. Prenons un peu de distance pour l’instant.’’
Pas dupe !
C’est du provisoire définitif
Fin de l’histoire
Je vais boire…

vendredi 20 juillet 2007

Cerné par les Catherine…

Aux hasards des rencontres, je dois de compter parmi les personnes que j’apprécie trois Catherine aux personnalités fortes, très différentes et valant la peine d’être connues.

Bien entendu, ce type de Catherine ne se nomme jamais Catherine, prénom évoquant un sérieux et une sévérité d’institutrice revêche qui ferait fuir le plus discipliné des 1e de classe. Non, elles recourent au diminutif qu’elles écrivent Cathie ou Cathy, le trilinguisme belge préférant le i grec au ie républicain. Sans doute le manque de soleil au nord explique-t-il cette attirance pour ce pays méditerranéen à moins que ce ne soit la douceur de vivre hellénique qui plaise aux liégeoises…

Le hasard – toujours lui ! – a voulu qu’on puisse les décliner de Cathie la Noire à Cathy la Blonde en passant par Cathy la Brune ou inversement.

Cathie la Noire, yeux noirs, sang hispanique dans les veines, un talent d’écriture (maintenant mis à disposition de la communauté, voir à gauche de cet écran), rêveuse et passionnée de ce qui rend le moment beau (un beau paysage ensoleillé, le bleu émeraude autour de Saint Malo, le bar de l’Univers, une belle peinture, une belle sculpture, …), et, last but not least, fan inconditionnelle de Bernard Lavilliers. C’est ce qui l’a conduit à faire connaissance avec la Belgique, ce pays du nord où elle ne vient qu’équipée de moufles et de pulls en laine qu’elle ne trouve qu’avec peine là où elle vit. Sa ville est belle et respire le bien vivre. Elle a beau être au nord du sud, moi, je dis qu’elle y est bien, au sud, n’en déplaise aux provençaux. Ceci dit, y aller exige une maîtrise de soi exemplaire puisqu’il faut laisser l’Alsace à gauche, ne pas s’arrêter à Gevrey Chambertin, Nuits-Saint-Georges, Pommard, Meursault, Chassagne-Montrachet, Mercurey, éviter le Mâconnais et sauter le Beaujolais.

Cathie la Brune, yeux bleus sur peau de bronze que doivent lui envier les adeptes du carpet‑bronzing et autres UV addicts, un air parfois un brin sévère qu’un sourire fait immédiatement oublier. Avec son regard qui fixe sans fixer, elle a parfois l’air d’être ailleurs, enfouie dans ses pensées et bien loin de nos prosaïques préoccupations (‘‘Cathy, tu mettras deux bières, s’il-te-plaît !’’). Peut-être est-elle dans son carnet de voyage, elle qui a parcouru partie de ce continent d’où vient toute la musique qui bouge ? Et quand elle est avec la Blonde, aïe aïe aïe, ça va rigoler, bouger, remuer, danser… santé !

Et puis il y a Cathy la Blonde. ‘‘Quel mec, cette fille !‘‘, s’exclame-t-on parfois en la voyant. Pourtant, rien, résolument rien, dans sa plastique ne peut faire douter de sa féminité. Alors à quoi doit-on cette exclamation ? Peut-être à son côté brut de décoffrage. Avec elle, on sait toujours où on est et jusqu’où ne pas aller. Épicurienne jusqu’au boutisme, elle bannit tout ce qui pourrait faire que la vita non è bella.

Redoutablement efficace à la barre de la Veuve Folle pleine à craquer ce soir-là, elle a réussi à nous servir champagne à foison pour notre plus grand plaisir… Quand je disais qu’elle aime les bonnes choses ! Et si vous la croisez yeux pétillants, pommettes rosées et grand sourire, vous êtes partis pour une franche tranche de rigolade et d’amusement.


NDLA - On l’aura compris : cette description, c’est ma façon à moi de les voir. Certains esprits chagrins m’accuseront d’enjoliver les personnages ou de ne voir que ce que je veux bien. Ils auront raison mais je m’en tape. Comme dit la Noire : j’écris ce que je veux.

jeudi 19 juillet 2007

Philippe Djian

C'est un auteur que j'apprécie particulièrement. Je l'ai découvert au travers de l'adaptation au cinéma de son roman 37°2 le matin, ce film qui me plonge à chaque fois dans un voyage intérieur - presqu'autistique - de 20/30 minutes après chaque vision, et aussi au travers des chansons écrites pour Stéphane Eicher (notamment "Pas d'ami comme toi" sur Engelberg). Aujourd'hui, c'est Doggy Bag (saison 4) avec ses personnages toujours à la fois si normaux côté pile et si déjantés côté face.

En passant, il y a dans le personnage de Betty (37°2) beaucoup de ressemblance avec celui de Jill de Bilal ("La femme piège"), déjà de par son nom Betty Blue...

Ci-dessous, un texte fort amusant sur la femme de 40 ans.

Elle est la baleine blanche

Prenez Marguerite Duras. Que j'aimais beaucoup. Eh bien, il y a sans doute un point sur lequel le critique de «l'Express» et moi pouvons tomber d'accord: sexuellement, la pauvre n'éveillait plus rien en nous. Il n'y a donc pas que l'intelligence. Et même s'il était arrivé à Marguerite d'écrire bien mieux que lui et moi réunis, vous ne nous ferez pas revenir là-dessus.

Il n'y a pas que la jeunesse non plus. La fraîcheur, la fermeté des tissus, ça va bien un mo-ment. J'ai le même problème avec le yaourt nature. J'ai cessé d'en manger un beau jour, et j'ai cessé de fréquenter des filles de 20ans par la même occasion, et depuis belle lurette. Je me contente de les accrocher aux murs de mon bureau pour l'égayer un peu.

A une époque, je vivais avec deux filles de 20ans. Aujourd'hui, j'en ai une de 40.
Ni l'intelligence ni la jeunesse n'y peuvent quelque chose. Imaginez une fusée envoyée dans l'espace. Une gerbe de feu.

Quand je dis ça, je ne parle pas d'un engin du dernier cri ni d'un sous-marin russe, mais j'évoque une mécanique bien huilée, qui a fait ses preuves, et dont le cerveau tourne à plein régime. Quelques impacts sur la carlingue d'une machine rodée aux petits oignons n'ont tué personne. En fait, le seul problème avec une femme de 40ans, c'est qu'elle n'a plus rien à perdre et que l'on ne sait jamais ce qui peut lui passer par la tête. Parfois, elle ne répond plus.

Je me mets à sa place.

Il y a une plage de sable fin entre deux falaises de granit, d'éboulis, d'escarpements rocheux. Entre le moment où l'on ne réfléchit pas assez et celui où l'on réfléchit trop. Quand elle en est là, je vous conseille de changer de trottoir. Elle serait fichue de vous demander des trucs. De l'étonner. De vous remuer, de changer cette vie de merde. D'aller prendre je ne sais quoi pour baiser à mort pendant une semaine. Et encore ça, c'est possible, elle a des tours dans son sac. D'avoir du respect. De placer la barre encore plus haut. De pimenter la sauce. De vous remuer, de changer cette vie de merde.

On se demande si on a assez de ses deux bras et de ses deux jambes pour tenir le rythme. On passe des nuits les yeux grands ouverts, à se demander d'où elle vient, si elle a mangé du cheval, si on a les couilles nécessaires pour faire face ou si on ne ferait pas mieux de l'enfermer en attendant qu'elle se calme. La mettre dans un zoo pour venir l'admirer sans trop s'approcher des barreaux, s'en méfier comme d'une fleur vénéneuse et mettre son malheureux fils en garde: «Tu vois, ce genre de femmes, il faut y faire hyper gaffe!... Elles sont capables de tout. D'ailleurs, pourquoi tu crois qu'on les tient à l'écart? T'as envie de voir le pays sens dessus dessous?... Et même, t'as envie de te remettre toutes les cinq minutes en question?...»

On est prévenu. Pour aller dans les décors, il faut le faire exprès. Et au-delà? Suffit-il qu'elle vous encourage? Si elle vous disait de vous tuer, vous le feriez? Qu'en pense le pape? Qu'en pensent les philosophes? Qu'en pensent les présidents, les industriels, les banquiers? Une femme de 40ans est-elle dans son état normal?

Elle est comme Moby Dick, la baleine blanche, tâchant de nous entraîner vers les profondeurs. Empruntant des routes inconnues. Saccageant nos carrières, nos plans de retraite, nos maisons de campagne. Vous lui donnez le doigt et elle vous arrache le bras tout entier. Vous la baratinez et elle vous rit au nez. Vous la voulez et vous ne l'aurez jamais. Elle est la baleine blanche. Celle dont vous avez toujours rêvé. «Oh! paysages infinis de l'âme toujours verdoyants, en vous les hommes peuvent encore se rouler comme de jeunes poulains dans le trèfle nouveau du matin...»

Mais c'est de notre faute.
On a la femme de 40 ans qu'on mérite.

Philippe Djian. (Ce texte est paru initialement dans Le Nouvel Observateur, n°1643, 02/051996)

mardi 17 juillet 2007

Corto (au hasard des pérégrinations sur le Net)


Bienvenue

Voilà, moi aussi, je me mets au blog.

Faut dire qu'à lire Cathie, voir les dessins de Pascal, lire les commentaires de Myha, de Gambit, de Monsieur Takeshi dont je me demande si c'est la pudeur orientale qui le fait ainsi vouvoyer Cathie ;o), aller jeter un oeil au blog de Vévé drum... Ca pousse au crime.

Alors, pour débuter, un texte plutôt connu mais qui a pris un sens particulier pour moi depuis un événement personnel de fin 2006 : If de Rudyard Kipling. La traduction (qui est en fait plutôt une interprétation) est de Paul Eluard.

Si tu peux voir détruit l’ouvrage de ta vie
Et sans dire un seul mot te mettre à rebâtir,
Ou perdre d’un seul coup le gain de cent parties
Sans un geste et sans un soupir ;

Si tu peux être amant sans être fou d’amour,
Si tu peux être fort sans cesser d’être tendre
Et, te sentant haï, sans haïr à ton tour,
Pourtant lutter et te défendre ;

Si tu peux supporter d’entendre tes paroles
Travesties par des gueux pour exciter des sots,
Et d’entendre mentir sur toi leurs bouches folles
Sans mentir toi-même d’un seul mot ;

Si tu peux rester digne en étant populaire,
Si tu peux rester peuple en conseillant les rois
Et si tu peux aimer tous tes amis en frère
Sans qu’aucun d’eux soit tout pour toi ;

Si tu sais méditer, observer et connaître
Sans jamais devenir sceptique ou destructeur,

Rêver, mais sans laisser le rêve être ton maître,

Penser sans n’être qu’un penseur ;

Si tu peux être dur sans jamais être en rage,
Si tu peux être brave et jamais imprudent,

Si tu sais être bon, si tu sais être sage

Sans être moral ni pédant ;

Si tu peux rencontrer Triomphe après Défaite
Et recevoir ces deux menteurs d’un même front,

Si tu peux conserver ton courage et ta tête

Quand tous les autres les perdront,

Alors les Rois, les Dieux, la Chance et la Victoire
Seront à tout jamais tes esclaves soumis

Et, ce qui vaut bien mieux que les Rois et la Gloire,

Tu seras un homme, mon fils.