vendredi 27 juillet 2007

Défaite vos idées sur l'anarchie

Je suis devenu pleinement anarchiste depuis l'âge de 19/20 ans.

Fils d'une catholique progressiste et d'un syndicaliste communiste, intéressé à la politique au sens noble du terme dès l'adolescence, j'aurais pu basculer pour l'une ou l'autre tendance. Mais c'était sans compter que mes parents, s'ils étaient de philosophies différentes, m'ont d'abord et avant tout appris à penser par moi-même. Vaguement tenté par les sirènes du communisme - c'était bien avant la chute du mur ! -, j'ai rapidement adopté l'état de libre penseur.

Passer de cet état à celui d'anarchiste ne nécessite aucun effort. En fait, pour moi, ce sont des synonymes. On pourrait nuancer en disant que le libre penseur au contraire de l'anarchiste ne se méfie pas forcément du pouvoir. Ergotement !

"L'anarchie, c'est l'ordre moins le pouvoir." (Léo Ferré)

Cette phrase de Léo est la réelle définition de l'anarchie. En effet, je suis toujours surpris de voir à quel point celles des dictionnaires sont connotées ou, à tout le moins, oublient d'ajouter aux nombreuses définitions une qui explicite clairement cette façon d'envisager le monde. Pour s'en convaincre, il suffit de lire la définition du dictionnaire de l'Académie Française qui fait figure de référence. On ne décrit jamais l'anarchie que comme un synonyme de désordre alors que c'est tout le contraire.

Dans le même ordre d'idée, on s'ingénie à vouloir parler d'anarchisme. Il y a même une définition : "Doctrine politique ou attitude intellectuelle rejetant l'autorité de l'État et préconisant un individualisme absolu.". Quelle absurdité ! L'anarchisme, ça n'existe pas. Par définition, un anarchiste ne suit aucune doctrine. Il y a là malhonnêteté intellectuelle car c'est entretenir l'image largement connotée que l'anar est un égoïste qui est contre tout. Billevesée ! L'anar, c'est quelqu'un de forcément très concerné par le monde dans lequel il vit et préoccupé de le faire avancer. Quelqu'un qui est contre tout et ne s'occupe que de lui est un je-m'en-foutiste. Parlons donc plutôt de doctrine du je-m'en-foutisme et renvoyons l'anarchisme au rayon des inepties.

L'anarchie, c'est une façon de penser et d'aborder le monde et les relations humaines en se débarrassant de ce qui peut entraver, piéger, emprisonner la pensée. C'est aussi admettre une fois pour toute que le pouvoir figure au rang des assuétudes et ne peut donc jamais rester longtemps dans les mêmes mains. C'est accepter que si, personnellement, on reçoit du pouvoir, c'est pour une période déterminée et il est cessible à tout moment.

Quand on regarde la réalité, on est encore bien loin du compte. Ceux qui nous dirigent cherche le pouvoir pour le pouvoir. Ne leur en déplaise, ils ont beau nous asséner qu'ils sont à notre service, je ne peux plus les croire. Pour s'en convaincre, rien que le fait de constater qu'actuellement la politique est devenue un métier dans son plein sens du terme au point qu'on y fait carrière, qu'on se comporte en népotiste d'un temps que l'on pensait révolu ou encore qu'on cumule les postes au-delà de ce qui est humainement possible.

On ne reste pas en politique. On y passe apporter sa pierre à l'édifice puis on s'en va en laissant les autres y apporter la leur.

L'anarchie est donc tout sauf le désordre.

Et n'oubliez jamais que le drapeau noir, c'est encore un drapeau.

Libérez-vous des entraves, chassez tout le temp et en tous lieux vos idées réçues. Et par dessus tout, méfiez-vous du pouvoir.

Vous verrez, ça fait un bien fou.






1 commentaire:

Cathie a dit…

Je me disais aussi en moi même : Ben sans Anarchie, mais où va-t-on ?
Je me doutais bien qu'un tel texte allait sortir de ton clavier... je prendrai le temps de le lire à neurones reposés.
Quoiqu'il en soit, merci d'avoir illustré ton texte par cette belle photo de ces tois bonshommes à fleur de peau... un peu comme toi :-)

Cathie