mardi 28 août 2007

Tel le Phénix, on renaît plusieurs fois sur une vie.

J'ai emménagé dans cet appartement à une période où je m'étais laissé entraîner vers le fond, par amour.

Psychologiquement, c'était une période noire, très noire où j'alternais déprime profonde et euphorie paroxystique. Du coup, les murs, les plafonds, les sols, les vitres, ... tout s'est imprégné de ces flux négatifs que je développais et qui me poussaient toujours un peu plus loin. C'est l'époque de la dévalorisation, des idées noires. C'est celle où on chatouille la mort, pensant qu'il ne reste plus qu'elle à vous vouloir du bien. Après tout, autant en finir !

Mais l'être humain est fondamentalement homéostasique. En son for intérieur se joue un combat dont on sous-estime souvent la portée : la vie se bat comme un beau diable pour reprendre voix au chapitre. Elle ne vainc pas toujours mais gagne la plupart de ses combats*.

Cette lutte, c'est l'époque où on se cherche. Les déprimes sont moins profondes, les euphories deviennent des moments où l'on se sent simplement bien. C'est le temps où j'ai voulu faire du "mens sana in corpore sano" la règle absolue de ma vie. Je me suis donc mis à forger mon corps en soulevant de la fonte. Je me suis mis à lire tous azimuts. Et, question boulot, je me suis encore un peu plus impliqué dans le projet du moment (voir colonne de gauche, en haut).

C'est le temps des découvertes, culturelles bien entendu, mais aussi et d'abord humaines. On refait un premier pas vers ses frères humains qui en même temps que nous vivent. Le début de la tête du Phénix point !

Une certaine blonde venait d'entrer dans le cercle de mes connaissances. Elle allait progressivement me transmettre sa philosophie de vie, résolument positive.

Pourtant, il manque encore quelque chose. Je n'étais pas satisfait de ma vie. J'étais trop à l'excès. Je cherchais à être ce que je ne suis fondamentalement pas : un être aseptisé. Corpore sano ne signifie pas tablettes de chocolat, quatre heures de sport par jour, nourriture sans calorie donc sans goût, pas d'alcool, ... . De même, mens sana n'impose pas d'adopter le feng shui, la lecture de livres rasoir, la quête d'une spiritualité absolue, ... .

Un anarchiste ne peut supporter les dictatures, a fortiori celles qu'il s'est lui-même imposées.

Alors, j'ai repris le chemin de l'épicurisme qui n'exclut ni de prendre soin de son corps, ni de prendre soin de son esprit. Que du contraire ! Le corps du Phénix était quasi reconstitué. Premier signe important, je me remettais à cuisiner et à dévorer des livres sur le sujet.

En passant, je conseille au lecteur "La nonna, la vita, la cucina" de Larissa Bertonasco (éditions La Joie de Lire).

Restait un dernier détail : sortir de cet appartement imprégné. C'est chose faite depuis peu (ce qui explique le peu de mouvements sur ce blog). Ici, les murs, les sols, les fenêtres, ... respirent le bonheur.

Le Phénix a décollé et vole avec tant d'énergie qu'il ne semble pas prêt de se poser pour faire son nid.



* L'entourage joue un rôle important et, pour ma part, il est une personne qui a joué un rôle majeur. Si elle lit ceci, elle devrait se reconnaître. Alors, merci !

jeudi 9 août 2007

A chimère, chimère et demi !

Je suis prêt à partir très vite
J'ai dépassé la limite
J'aimerais forger mon corps pour la casse
Pour cela, faudrait qu'je sois tenace
Et moins fadasse
Plus fou
Plus fort
Faire des tas d'efforts
Etre enfin ce que je ne suis pas
Un mec, un vrai, un gars
Une tablette de chocolat
Aux gros biscoteaux
Un super gars
Avec les dégâts
Avec les embarras
D'un plouc
Qui trinque...
(Liège, octobre 2002)

Deux jours après ce séjour à Paris. Que j'aime cette ville surveillée par personne.

Elle a été présente tout le voyage. Je l'ai imaginée dans Montréal en train de déguster moult pancakes nappés de sirop d'érable, de découvrir les immensités canadiennes, de de... . Je préfère pas tout savoir !
Elle me manque. Si seulement j'avais de la chance pour une fois. Si seulement le Diable me proposait un contrat. Je pourrais lui vendre mon âme pour elle, pour qu'elle soit mienne.

Allez, Méphistophélès, prête-moi ta plume que je signe ce pacte !
(Liège, juin 2004)

mercredi 8 août 2007

La guerre des pigeons

Ils ont lancé leurs premières attaques fin juillet dès potron minet. Deux beaux gros pigeons de ville roucoulant à bec déployé sur le balcon attenant à ma chambre. Il était manifeste que leur seule intention consistait à m'empêcher de goûter mes derniers instants de sommeil avant le boulot.

Au début, les attaques étaient éparses. Suivant les préceptes de Sun Tzu, ils testaient la capacité de réaction de l'ennemi. De mon côté, je répliquais d'une simple tape sur la tenture. Cela suffisait à les éloigner jusqu'au lendemain. Puis, petit à petit, les agressions se sont multipliées : plusieurs salves par matinée. La tape ne suffisait plus. J'ai dû recourir à l'ouverture brusque des tentures puis à celle de la fenêtre, puis la sortie sur le balcon... . L'escalade était lancée. La Guerre Colombophile Totale allait s'engager.


De simples trouble-sommeil, mes assaillants voulaient désormais occuper partie de mon territoire. Je l'ai compris quand j'ai vu l'un d'entre eux tenter de construire une base avancée dans un coin du balcon.

J'avais besoin d'une stratégie adéquate. Les volatiles ne sont pas seuls à lire Sun Tzu !

Impossible de les attaquer de front, le Colombidé est couard et profite de sa parfaite maîtrise de l'envol pour éviter toute confrontation directe. Il fallait attaquer quand ils me croyaient à cent lieues du champ de bataille.

C'est en pleine nuit que j'ai porté une double frappe chirurgicale (et sans dommages collatéraux). Vu l'état de leur torpeur, sûr qu'ils avaient dû faire des bacchanales d'enfer pensant la partie gagnée.

Muni de mon arrosoir à long bec, j'ai copieusement arrosé les piafs qui, brutalement sorti de leur sommeil, n'ont eu d'autres choix que de fuir.

Ce matin, ils n'ont pas troublé mon sommeil.

Je n'ai probablement gagné qu'une bataille et je reste sur mes gardes. Mais cette victoire est décisive : j'ai repris l'avantage.