mercredi 8 août 2007

La guerre des pigeons

Ils ont lancé leurs premières attaques fin juillet dès potron minet. Deux beaux gros pigeons de ville roucoulant à bec déployé sur le balcon attenant à ma chambre. Il était manifeste que leur seule intention consistait à m'empêcher de goûter mes derniers instants de sommeil avant le boulot.

Au début, les attaques étaient éparses. Suivant les préceptes de Sun Tzu, ils testaient la capacité de réaction de l'ennemi. De mon côté, je répliquais d'une simple tape sur la tenture. Cela suffisait à les éloigner jusqu'au lendemain. Puis, petit à petit, les agressions se sont multipliées : plusieurs salves par matinée. La tape ne suffisait plus. J'ai dû recourir à l'ouverture brusque des tentures puis à celle de la fenêtre, puis la sortie sur le balcon... . L'escalade était lancée. La Guerre Colombophile Totale allait s'engager.


De simples trouble-sommeil, mes assaillants voulaient désormais occuper partie de mon territoire. Je l'ai compris quand j'ai vu l'un d'entre eux tenter de construire une base avancée dans un coin du balcon.

J'avais besoin d'une stratégie adéquate. Les volatiles ne sont pas seuls à lire Sun Tzu !

Impossible de les attaquer de front, le Colombidé est couard et profite de sa parfaite maîtrise de l'envol pour éviter toute confrontation directe. Il fallait attaquer quand ils me croyaient à cent lieues du champ de bataille.

C'est en pleine nuit que j'ai porté une double frappe chirurgicale (et sans dommages collatéraux). Vu l'état de leur torpeur, sûr qu'ils avaient dû faire des bacchanales d'enfer pensant la partie gagnée.

Muni de mon arrosoir à long bec, j'ai copieusement arrosé les piafs qui, brutalement sorti de leur sommeil, n'ont eu d'autres choix que de fuir.

Ce matin, ils n'ont pas troublé mon sommeil.

Je n'ai probablement gagné qu'une bataille et je reste sur mes gardes. Mais cette victoire est décisive : j'ai repris l'avantage.

2 commentaires:

Danseuse du sud a dit…

Excellent Ben ! :-)
C'est ce qu'on appelle l'escalade à l'armement !
M'est d'avis que les opportuns sont allés chercher du renfort car ces bestiaux sont coriaces et moi je les hais depuis qu'ils m'ont picoré la tête sur la place St Marc.
L'autre jour y'en même un kamikaze qui est venu se suicider contre ma fenêtre en pleine thérapie ce qui a failli faire décompenser ma patiente déjà un peu parano.
Alors je te donne une idée mets de boites de petits pois sur ton balcon en guise d'avertissement, peut-être qu'ils ont aussi lu les recettes de Bocuse ;-)

Ben le Belge a dit…

Le coup du kamikaze en pleine thérapie, ça doit être assez rock'n'roll effectivement.
Ils sont bien revenus ce matin mais mon regard sévère les a fait taire. Ceci dit, j'ai quand même pas pu me rendormir. ;o)