jeudi 13 décembre 2007

Un tapis de dollars...

Les hasards de la vie m'ont permis d'assister ces derniers temps à deux événements liés à la numéro un mondiale de tennis, notre/onze/unsere Justine (en trois langues, ainsi en va-t-il de mon petit pays).

Loin de moi l'idée de critiquer Justine que je connais un peu et dont il faut souligner les qualités sportives indubitables : un professionnalisme jusqu'auboutiste, une volonté hors du commun et un fair-play pour ne citer que celles qui me marquent le plus.

Elle est aussi une jeune femme de 25 ans, au plein sens du terme, avec les certitudes, les doutes et les interrogations de n'importe quel être humain à cette période de sa vie, avec, aussi, les moments magnifiques où elle participe à la vie et ceux où elle souffre de sa conscience universelle.

Non, l'objet de ce billet est le sentiment d'instrumentalisation qui m'a habité lors de ces deux cérémonies. En fait, comme un refrain lancinant, m'est revenu cet extrait d'une chanson de Lavilliers écrite à propos de Jim Morrisson qui, s'il ne l'a dit ou écrit, l'a très certainement ressenti.

Je ne suis qu'un produit, un tapis de dollars
Je ne suis qu'un paumé, cynique et dérisoire
Je ne suis qu'un bouffon planqué sous ses paillettes
Je ne suis qu'une chanson, qu'on presse et puis qu'on jette

(in "Plus dure sera la chute").

Le refrain donne le ton : Jim Morrisson, à moitié évanoui sur scène pour cause de trop de tout, voit venir la fin et porte un regard lucide sur ce qu'il est devenu : un produit.

En soi, cela n'a rien d'une révélation. Il est vrai que c'est comme cela depuis déjà longtemps et que le phénomène n'a fait que s'accélérer. D'abord, on met en exergue - et c'est pleinement justifié ! - la performance sportive ou artistique. Puis, petit à petit, on construit autour de l'individu une sorte de cocon douillet : on le starifie. Une fois ce niveau atteint, le voilà devenu bankable. On le presse alors au maximum et on exploite tout ce qu'on peut : amours, amitiés, régime alimentaire, opinions politiques, ... . On en fait des icônes auxqelles s'identifient un certain nombre de personnes. Au final, leur opinion sur à peu près n'importe quoi devient pour le fan une opinion autorisée.

Ce n'est pas très grave tant que l'on reste sur le terrain de la vie personnelle. Beaucoup plus grave est celui qui consiste à en faire des portes-drapeaux de leur pays d'origine. C'est particulièrement flagrant dans le sport où, par ailleurs, la plupart d'entre eux n'y résident plus pour des raisons fiscales.

Qu'on ne s'y trompe pas : je n'ai absolument aucun reproche à adresser à ces personnes. C'est leur choix et je n'ai pas à le juger.

Cependant, restons cohérents. A partir du moment où on fait ce choix, on ne peut plus prétendre à être le porte-drapeau de son pays d'origine parce qu'honnêtement avec ce qu'ils reçoivent pour pratiquer leur passion, même si la fiscalité est lourde, il reste encore beaucoup pour vivre.

L'incohérence est encore plus grande quand j'entends les hymnes nationaux sur les podium de la F1. Comment peut-on encore prétendre être italien quand les pilotes sont finlandais et brésilien, le directeur français, l'ingénieur anglais, .... ? Et il en est de même pour toutes les écuries. Ca n'a plus aucun sens.

La nationalité dans le sport de haut niveau est anecdotique. Et elle l'est d'autant plus que, pour arriver à ce niveau, la plupart des sportifs doivent confiner l'individualisme jusqu'à une certaine forme d'égocentricité.

Alors, à la poubelle les drapeaux. Cessons cette mascarade et admirons simplement la performance pour elle-même !

Justine, continue à développer ton art. Continue à faire ce genre de coup dont tu as le secret. Tu sais, ceux où tu récupères la balle dans un équilibre précaire et qu'en plus tu arrives à la placer là où l'adversaire ne l'attendait pas.


jeudi 6 décembre 2007

Le menu du marché...

Tout ce qui suit est intuitif
Improvisé
Pas corrigé
Drôle de soirée
Pleine d'illuminés
Je rentre et voit Cauet
Qui chante avec Bruel
Toujours le même topo
Que de l'événementiel
Ca vaut pas une truelle
Je pense à Léo
à Jacques
à Bernard
à François
à Rimbaud
à Verlaine
Je fais souvent ce rêve étrange et pénétrant
D'une femme inconnue
Que j'aime
Qui m'aime
Et me comprend
Billevesées, sottises, ...
Existe-t-elle seulement ?
Et après tout, en ai-je besoin ?
Ne sais-je vivre sans elle ?
Elle m'emmerde
M'obsède
Pourrit ma vie
Gêne mon bonheur
Et pourtant occupe mon coeur
Elle remplit mes pensées
Ne peut-on vivre seul ?
Me voici moi l'anar
Coincé, pris, emprisonné,
Enchainé par une chimère
Merde,
Je voudrais seulement...
qu'on me foute la paix!
40 ans, c'est trop fatiguant
Trop flippant
Et pourtant...
Je ne puis supporter son absence...